Prolongée durant cent dix ans (1847-1957) par le mensonge, la lâcheté et le dogme de l'infaillibilité de la Justice, l'énigme criminelle du cimetière Saint-Aubin fut enfin résolue le jour béni du siècle dernier quand la vérité et l'identité du coupable furent révélées. En dépit de l'erreur judiciaire reconnue qui entacha gravement le jugement de 1848, celui-ci ne fut et ne sera jamais révisé, livrant désormais à la flétrissure d'une infamante sanction la mémoire d'un innocent condamné au bagne où il mourut désespéré.
Deux villes ont partagé malgré elles cette vilenie: Toulouse la ville du crime et du jugement, Toulon en son bagne portuaire.
Ce présent ouvrage, s'il n'a pas la prétention d'agir contre ce qu'une loi a commandé, est animé toutefois par la volonté de rapporter les arcanes d'une historique et malheureuse décision de justice quand s'imposaient les préjugés, les calculs égoïstes, les mensonges et la pusillanimité des hommes. Puisse-t-il, seulement, insuffler aux esprits d'aujourd'hui la grâce d'une réhabilitation charitable du forçat toulonnais.
L'Histoire est ici constamment présente, et elle est suivie page après page dans l'accompagnement des faits vécus et dans leur relation romancée.
L'Académie poétique et littéraire de Provence a, dans le cadre de son concours annuel, décerné au roman Le Matricule 3146 le premier grand prix du monde francophone 2015.