Tulipes & cheminées

Edward Estlin Cummings

Thierry GillybŒuf (Traduction)

Traduit de l'ANGLAIS (ETATS-UNIS) par THIERRY GILLYBoeUF

À propos

Premier livre de Cummings, ces Tulipes & Cheminées (1924) ont connu un destin contrarié. L'audace du livre ayant effrayé les éditeurs de l'époque, Cummings se vit contrait de saborder son projet et de le publier en volumes distincts et tronqués. Tulipes & Cheminées participe pleinement de cette extraordinaire et féconde naissance de la poésie américaine moderne au tout début des années 1920. Comme l'a écrit Richard S. Kennedy, Tulipes & Cheminées est « un paysage de transition dans l'évolution de l'expression en vers du vingtième siècle. » Le livre s'ouvre sur de longs poèmes dont l'hypnose amoureuse doit beaucoup à leur forme classique. Poésie vouée aux « plus grands amants du monde », de Sémiramis à Hélène en passant par Yseult et Cléopâtre, elle confirme combien Cummings est un poète de l'amour, qui puise dans la source conventionnelle de la romance une matière qui renouvelle brusquement la tradition poétique héritée du XIXe siècle. Tulipes & Cheminées est un laboratoire, une déconstruction « en direct » des héritages poétiques, une danse de chaque instant faite d'étirements et d'accélérations prodigieuses, de suspens merveilleux qui poussent la plasticité du langage à l'extrémité du sens. Une explosion qui dans un geste épique avant-gardiste plonge le poème dans le monde, le trempe à même les rues, l'imprègne de l'atmosphère des bars de New York, des discussions au comptoir, des métros, de la frénésie citadine, de la vie souterraine, des prostituées, des gangs, du jazz. Cummings ne stratifie pas la langue, il en adopte toute la trivialité, dans un geste qui se veut à la fois vulgaire et sublime, érudit et joyeux, la nuit et le jour, la vie et la mort, la débauche et la courtoisie, et invente une poésie amoureuse de l'amour même, pleine de jouissance éperdue.
Donner à lire enfin au lecteur français Tulipes & Cheminées, dans une traduction inédite, - et non plus ses versions tronquées, que sont Tulipes et Cheminées, XLI Poèmes et & - c'est non seulement respecter la volonté de Cummings, mais c'est accéder ainsi au jaillissement, à l'inépuisable jeunesse et à la créativité d'une voix poétique unique, dont la syntaxe, le vocabulaire, la typographie aussi désarmantes qu'enthousiasmantes portent le témoignage. Cummings n'a de cesse de capturer l'essence des choses qu'il décrit pour offrir une réponse à la vie :
« toujours la belle réponse qui pose une plus belle question ».


Rayons : Littérature > Poésie > Contemporaine


  • Auteur(s)

    Edward Estlin Cummings

  • Traducteur

    THIERRY GILLYBoeUF

  • Éditeur

    Unes

  • Distributeur

    Belles Lettres

  • Date de parution

    12/01/2024

  • EAN

    9782877042710

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    224 Pages

  • Longueur

    21 cm

  • Largeur

    15 cm

  • Épaisseur

    1.6 cm

  • Poids

    362 g

  • Diffuseur

    Belles Lettres - Textes

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Edward Estlin Cummings

  • Naissance : 14-10-1894
  • Décès :3-9-1962 (Mort il y a 63 ans à l'âge de 68 ans)
  • Pays : Etats-unis
  • Langue : Anglais (etats-unis)

Né en 1894 et mort en 1962, Edward Estlin Cummings, mieux connu sous le diminutif « E. E. Cummings », est un poète, écrivain et peintre américain. Son oeuvre est composée de plus de neuf cents poèmes, quelques pièces, des essais, de deux nouvelles ainsi que de nombreux dessins, esquisses et peintures.
Diplômé de Harvard en 1916, il incorpore une unité d'ambulanciers, le Norton-Harjes Ambulance Corp, avec John Dos Passos en 1917, et part à Paris dans l'attente de son affectation. Cinq mois après son engagement, il est arrêté avec un ami, William Slater Brown, sur suspicion d'espionnage. Tous deux ont ouvertement exprimé leur point de vue pacifiste et Cummings a clairement indiqué son absence de toute haine pour les Allemands. Envoyé pendant trois mois et demi dans le camp de détention militaire du « Dépôt de Triage » à La Ferté-Macé, Cummings n'en sortira que grâce aux man?uvres politiques de son père. Il relatera sa vie au camp dans sa nouvelle, « The Enormous Room » (1922), à propos de laquelle Francis Scott Fitzgerald dira : « De toutes les ?uvres des jeunes hommes qui ont éclos depuis 1920 un livre demeure, The Enormous Room, de E. E. Cummings... Rares sont ceux qui donnent vie à des livres et sont capables de supporter l'idée de leur immortalité. »
Dans les années 1920, Cummings séjourne à Paris, où il rencontre Ezra Pound et Picasso. En 1923 est publié son recueil de poèmes Tulips and Chimneys, suivi de & and XLI Poems (1925), Is 5 (1926) et sa pièce de théâtre composée de cent-cinq personnages, Him (1927). En 1931, son voyage en Russie lui inspire Eimi (1933), une violente critique du « paradis de Karl Marx », qu'il assimile à un « non-monde ». Refusé par de nombreux éditeurs, son recueil de poèmes de 1935 s'intitulera No Thanks. Une première anthologie de son ?uvre poétique est publiée en 1938, Collected Poems, suivie de 50 poems en 1940 et de IXI en 1944 (« un multiplié par un », sa formule pour l'amour).
Si les sonnets et poèmes de Cummings apparaissent anarchiques, avec des innovations orthographiques et typographiques qui privilégient la sensation, le contenu en revanche reste plutôt classique, autour des thèmes romantiques de l'amour, de la nature et de la relation de l'individu avec les masses. Grand lecteur de lettres classiques, de Longfellow en particulier, Cummings appartient à une vieille tradition américaine, celle de sa Nouvelle-Angleterre natale. Pour résumer, c'est un transcendantaliste à l'heure du ragtime.
« Je vois Cummings en Robinson Crusoé au moment où, pour la première fois, il vit l'empreinte d'un pied humain nu sur le sable. Cela aussi impliquait un langage nouveau et une réadaptation de la conscience. » William Carlos Williams
« À mon avis, Cummings est, dans son domaine de l'émotion personnelle, du lyrisme, un inventeur de notre temps. Ses inventions, il les note en retournant sa phrase d'une façon inattendue, atteignant ainsi cette précision rigoureuse et cette délicatesse filigranée qui ne cessent de mettre au défi et de stimuler ses confrères. »
John Dos Passos
« Sa poésie exprime un tempérament très rare en Amérique – celui d'un être qui réagit à tout ce qui le touche avec une tendresse ou une raillerie totalement libérées des interdits. » Edmund Wilson

Thierry GillybŒUf

empty